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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 18:50

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Voici donc le premier film de Monsieur Joon-Ho, encore un réalisateur coréen talentueux qui tente la carte de l’internationalisation. Seulement, malgré le CV du bonhomme (« Memories of murder », « The host »…), nous ne sommes pas rassurés ; quand on voit ce que d’autres de ses collègues ont fait au moment de leur passage à des films US (cf. Kim Jee-woon et son faiblard « Dernier rempart »). Ici, on est rassuré par le fait que malgré la langue, le film est une prod coréenne et se base sur une BD française. Une vraie auberge espagnole qui reflète le thème du film qui voit se mêler un melting-pot de nationalités confinées dans un train, sorte d’Arche de Noé version SNCF.


Avouons-le, la perspective de passer 2h10 uniquement dans un train ne réjouit pas forcément, cela pourra sûrement rappeler à certains un trajet de retour du boulot aux heures de pointe dans le RER B... Mais bon, la SF aidant, on est prêt à découvrir ce monde, parabole (trop?) évidente de notre système. Car oui, on l'aura compris, le film ne fait que reproduire à une échelle réduite les inégalités du monde dans lequel nous vivons. Si la métaphore, pas toujours subtile, fonctionne bien grâce à une mise en place assez efficace (qui évitera une voix off didactique et qui laissera le spectateur découvrir le train en même temps que les protagonistes - on ne le verra pas avant eux), on regrettera quand même la mauvaise tenue de la cohérence globale de ce monde ; les laissés pour compte ne servent finalement pas à grand-chose. Ne travaillant pas pour les "riches", on ne comprend finalement pas vraiment les raisons de les laisser là du point de vue des dirigeants... De même, la construction même du train en "levels" très visuels pour le ciné (ou la BD) ne répond à aucune logique pratique. "Bon, pour aller au sauna, vous passerez par la classe d'école juste après la plantation". Des incohérences sans importance diront certains, mais ce que j'attends de la SF c'est quand même de reproduire un monde censé et cohérent. Sinon, perso, j'ai du mal à adhérer complètement. De ce point de vue, le film pêche réellement. Ça fait mal de le dire mais Michael Bay avec "The island" (un des rares films de Bay que j’apprécie – enfin surtout sa première moitié) faisait mieux dans son installation et sa parabole de notre monde.

 

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Formellement, le film n’est pas non plus éblouissant ; on passera sur les SFX franchement low-cost (plus jeux-vidéo qu’au niveau d’un film de SF) en mettant ça sur le compte du budget serré, mais on sent que Joon-Ho peine à faire éclater son talent dans ces lieux confinés ; les scènes d’action sont artificiellement dynamisées via une caméra qui se met subitement à trembler de tous les côtés… Bref, pas super emballant malgré quand même quelques belles séquences où on retrouve enfin la dimension du réal. Heureusement, la direction artistique est assez irréprochable avec de sublimes décors comme le quasi bidonville de la « 3ème classe » avec ses bruits, ses odeurs perceptibles. Cela pourra sûrement (encore) rappeler à certains un trajet de retour du boulot aux heures de pointe dans le RER B.


Et puis il y a Chris Evans.


En choisissant Captain America, le héros le plus réac qu’il soit, en chef de rébellion (il fallait le faire), le film hérite d’un des acteurs les moins excitants de sa génération. Et ce n’est pas sa barbe de 15 jours qui gommera son image trop proprette pour le rôle. En revanche, Tilda Swinton est renversante. Méconnaissable, elle créée un personnage tout simplement glaçant et détestable. Dommage qu’elle soit mis hors du jeu assez tôt car c’est elle qui donnait toute la substance aux ennemis un peu trop impersonnels jusque-là.

 

Décevant, le film est trop long pour un concept trop limité. Dommage car le film livre quelques belles séquences mais il peine à prendre corps dans un univers trop factice. Aussi factice que le charisme de son héros Chris Evans...

 

Film vu en VOST numérique, Gaumont Parnasse

Fiche Allocine

Fiche IMDB 

 

 

 

 

 

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