Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 10:50

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/14/09/24/12/08/158828.jpg

Bon je ne vais pas faire (encore) l’éloge de Christopher Nolan, que je considère incontestablement comme l’un des meilleurs réals contemporains, et l’un des seuls à mêler l’efficacité du blockbuster à l’exigence du cinéma d’auteur (il écrit ses films avec son frère Jonathan). Alors oui, à chaque nouveau film, on trépigne d’impatience comme un gamin qui attend son cadeau devant le sapin de Noël, d’autant que comme « Inception » quelques années plus tôt, le mystère autour de ce film aguiche au plus haut point ; le premier trailer qui ne montre aucune image dans l’espace, la durée gargantuesque du film (près de 3h), l’annonce du refus de 3D et (dans la mesure du possible) de fond vert… Bref, Nolan a encore bien teasé son affaire, alors on espère qu’il saura (encore) nous surprendre. Vu l’ambition du film, le risque est grand, et le faux pas, possible. Mais bon on parle de Nolan là quand même…

 

Bon n’allons pas par quatre chemins. Nolan vient de frapper très fort. Du genre à te laisser cloué sur ton fauteuil, et te laisser dans l’embarras quand il s’agit d’écrire ces quelques lignes à propos d’un film qui semble s’affranchir de toutes limites (narratives, physiques, temporelles) sans la moindre prétention. Alors oui le film peut s’avérer, d’une certaine manière, complexe dans le propos ; on parle de trous noirs, d’élasticité du temps et de l’espace, de physique quantique… Et pourtant ce n’est finalement pas ce qui intéresse Nolan, et si on accepte de se laisser porter par le film (ne cherchez pas à tout comprendre d'un point de vue scientifique), on comprendra alors que les enjeux sont ailleurs. La grandeur du film tient justement là ; il nous parle d’infini et de voyages intergalactiques pour finalement mieux nous parler de l’intime, de la famille, de l'amour, et de ce qui nous ramène à notre propre humanité. De questions métaphysiques, il ramène son film à des réflexions plus organiques, ramenant le spectateur à ses émotions les plus profondes. La mécanique est implacable, et si vous en acceptez les règles, le film vous poussera dans les retranchements les plus poussés de vos propres émotions.

 

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/14/09/25/16/40/180726.jpg

 

Le film nous fait voyager comme nul film ne l’a fait auparavant, un voyage intergalactique inouï, encré pourtant dans un réalisme rare. Il nous rappelle dans ce sens « Gravity ». Peu d’effet 3D, peu de numérique, les décors sont au maximum réels et l’utilisation de la pellicule (chère à Nolan, c'est un puriste) et d’un cinémascope sublime ne font que renforcer cet effet. Mais le film se penche aussi sur la relativité du temps et de son élasticité ; Nolan avait déjà éprouvé ce principe dans « Inception » mais il y pousse ici tous les curseurs au maximum renvoyant son "Inception" à un petit training, que ce soit au niveau du modelage du temps que celui de l’espace. Pourtant son film est moins dans l’esbroufe technique, il y a moins d’action pure, mais la narration est plus étoffée, et la dimension même du film, colossale. Le travail du son (qui vous fera vibrer), le score de Zimmer, l'image de Van Hoytema (le chef op de "Her" et "Figher" et qui pour la première fois remplace le chef op attitré de Nolan, Wally Pfister) ; tout est somptueux. Le film dure 3h. Son contenu pourrait alimenter un film de 4h. Et pourtant il paraît durer 1h30. Allez j'arrête de parler, il y a des films qui doivent se laisser découvrir. Expérience en salle exigée.

 

Nolan nous a bernés. Il nous avait promis un voyage intergalactique. Il nous fait voyager finalement au cœur de nos propres émotions, via une mécanique implacable. Nolan vient de livrer une pièce maitresse de son œuvre, et du cinéma en général, en s’affranchissant de toutes les limites connues. Quand le blockbuster rejoint le film métaphysique. Quand l’infini rejoint l’intime.

 

Quand le cinéma touche au sublime.

 

Film vu en VOST, Pathé Boulogne, Salle 3

Fiche Allocine

Fiche IMDB

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

R
Je viens juste tempérer un peu l'enthousiasme ambiant de ta critique. Certes Nolan est un grand réalisateur. Certes, c'est un grand conteur. Il fait, selon moi, du Cinéma (avec un grand C), quand<br /> Hollywood n'a plus d'idée et ne jure que par le blockbuster "pop corn", sans substance et emmené par une (ou des) star "bankable". Un cinéma que j'aime cela dit. Il sait aussi s'entourer, je ne<br /> reviens pas sur ce que tu as écrit dans ta critique. Mais voilà, il souffre parfois d'un manque de rythme, voire, il "se rate". Je pense ici au "prestige" où l'écriture n'est pas à la hauteur de<br /> l'image. Ici, c'est un peu le cas. C'est peut être trop tôt pour le dire, mais je trouve que le film manque un peu de rythme. Du coup, la sauce finale n'arrive pas à prendre totalement. L'intention<br /> y était, mais rien n'y a fait, l'émotion n'est pas venue. A revoir certainement. En salle bien sûr (là je suis totalement d'accord avec toi). Vivement la sortie du CD le 17 novembre. Du grand, du<br /> très grand Zimmer!! Mais là, j'avoue être totalement subjectif...
Répondre

Présentation

  • : CinéGuitt
  • : Passionné de ciné, technicien audiovisuel dans la vie, je viens ici lâcher mon avis sur les films à la sortie de la salle pour pouvoir en discuter et en débattre via vos comm'. Critiques, discussions, débats sont les bienvenus.
  • Contact

Suivre le blog

facebook twitter2 rss

Recherche