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20 août 2013 2 20 /08 /août /2013 18:50

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Dire que le film était attendu est un euphémisme. Après le carton de son premier film (aussi bien critique qu'au box-office avec ses quelques 120 M$ réunis pour un budget "light" de 30M$), Neill Blomkamp s'est fait désirer. Son "District 9" ayant impressionné par la maturité du propos (sa parabole sur l'Apartheid) et l'efficacité de sa mise en scène (qui mine de rien proposait de vraies nouveautés dans la construction en mode reportage au départ). Rares sont les premiers films (de SF de surcroît) à faire un sans-faute comme celui-là. Un temps annoncé sur l'adaptation de "Halo" (finalement annulé), on retrouve Blomkamp 4 ans plus tard à nouveau à la tête d'un film de SF mais cette fois-ci film nettement plus doté (on parle de 100M$) et une star - Matt Damon - en tête d'affiche. Avec les déceptions cumulées de certains gros films cette année, il s'avère même le seul espoir sérieux de voir de la bonne SF cette année. Mais le passage du film "fauché" (pour le genre) au blockbuster estival n'est pas forcément chose aisée...

 

Et c'est dès le départ que les choses ne se présentent pas comme on l'aurait espéré ; passé une intro tout en flashbacks d'enfance (déjà tellement vue...), le film introduit son univers de manière beaucoup trop elliptique. A trop vouloir donner du rythme dès le départ, le film irrite tant il ressemble à une bande-annonce (musique non-stop, montage cut avec mini-ellipses régulières - mon dieu que c'est énervant) ; cela s'avère être frustrant tant le plaisir de découvrir l'univers d'un film d'anticipation fait partie du plaisir que procure le genre et qu'il est ici mal amené. On comprend néanmoins (même un peu trop) les enjeux et la parabole sur notre société et ce qu'on réserve au Tiers-monde. Le film amorce (enfin) une narration plus "posée" à partir du moment où paradoxalement il s'écarte du sujet de base. Car oui le film, comme peureux d'affronter son sujet, se focalise principalement sur un affrontement binaire (voire manichéen) entre le héros Max (Damon) et Kruger (Sharlto Copley - tiens donc "District 9") un méchant "Orangina rouge" comme j'aime les appeler ; il est méchant, très méchant, mais on ne sait pas vraiment pourquoi. Le film évacue ainsi le vrai affrontement qu'aurait été celui de Max et Delacourt (Jodie Foster) qui représente finalement notre monde occidental et ce qu'il réserve au Tiers-monde et aux immigrants. Trop dur à faire accepter au spectateur? Peut-être. Mais de la part d'un réalisateur qui avait su donner à "District 9" un anti-héros en vedette de son film (au début tout du moins) on pouvait s'attendre à plus couillu. Je passerai sur le ridicule de l'amourette qui sert de trame de fond au film tant elle est mal exploitée et franchement pas très fine ; on comprend l'utilité tire-larmes (ajouter à cela un enfant leucémique) mais la paresse d'écriture des personnages fait qu'on ne se sent pas porter par leur histoire...


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Du coup "Elysium" livre à la place un flot constant d'action, globalement réussi même si le film concède quelques fautes de goût (ralentis too much, musique encore une fois omniprésente avec surexploitation de l'effet "whoosh" tant à la mode...). Il n'y a que dans ces 5 dernières minutes (après un passage larmoyant du niveau d'un film estival de base....) que le film rattrape in extremis son sujet de base et nous offre la perspective de ce qu'aurait pu être les vrais enjeux du film. Trop tard pour emporter les suffrages, mais plutôt bien senti malgré tout. Heureusement la direction artistique globale est quand même chouette et le soin (globalement) apporté aux VFX photoréalistes est efficace.

 

On attendait un mix entre "Wall-E" et "District 9". On obtient un film convenu, un peu trouillard et hors sujet. Certes propre mais pas excitant. On attendait (beaucoup) mieux de Neill Blomkamp dont le piquant et l'originalité semblent effacés par l'ampleur de la production.

 

 

Film vu en numérique VOST, Pathé Boulogne

Fiche Allocine

Fiche IMDB

 

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